jeudi 21 février 2008

Mon pré-dossier pour le Vietnam

J'envoie un pré-dossier à l'AFA pour le Vietnam dès l'annonce de l'ouverture, parallélement à ma première démarche car j'ai entamé celle-ci en individuelle sans certitude d'arriver au bout, même si je m'investis un maximum sur cette procédure car j'y crois.

Le 15 mars 2007, un communiqué sur le site de l'AFA annonce :

[...
Ouverture de l’AFA au Vietnam
L’Agence Française de l’Adoption (AFA) vient de recevoir son accréditation en tant qu’organisme habilité à servir d’intermédiaire pour l’adoption de mineurs étrangers de moins de 15 ans au Vietnam.
.....

...Ne seront acceptées que les demandes adressées par la Poste reçues jusqu’au 26 Mars 2007.
...]

Ce communiqué m'apporte beaucoup d'espoir, ainsi qu'à de nombreuses familles. Même si nous avons 9 jours pour envoyer un pré-dossier. Je suis très heureuse et j'envoie mon pré-dossier complété et signé, accompagné d'une copie de mon agrément, et des rapport psychologique et social.
Le 28 mars 2007, il est procédé à un "classement aléatoire des dossiers" en présence d'un huissier. Le classement aléatoire veut dire, en fait, la mise en place d'un tirage au sort. Pour l'année 2007, 200 dossiers seront retenus.
C'est l'incompréhension totale, c'est un choc, les familles seront choisies par un classement aléatoire. Je ne pensais pas du tout que mon chemin pour rencontrer mon p'tit bout d'amour pourrait se poursuivre ou être stopper par ce genre de classement.

Comme l'Agence Française de l'Adoption ne met pas en place de liste d'attente, les pré-dossiers non retenus seront renvoyés aux familles. Ce qui veut dire que si ma candidature n'est pas retenue, je pourrais tenter à nouveau ma chance au classement aléatoire l'année suivante. Je suis effondrée de réaliser que ma route vers toi, mon p'tit bout d'amour, soit soumise à un coup du hasard, un coup de chance.

Le 20 avril, je reçois un courrier indiquant la place que j'ai obtenue au classement, ainsi que "...Votre candidature n'a donc pu être retenue pour l'instant...". Il est également indiqué qu'un point de situation sera réalisé le 30 septembre 2007.

Je suis au-delà des 200, mais la place que j'ai obtenue n'est pas mauvaise et me laisse un filet d'espoir pour le bilan du 30 septembre. Mais ce filet est bien mince...

Le 6 juin 2007, l'association CoeurAdoption organise un rassemblement devant les locaux de l'AFA pour demander que plus jamais, quel que soit le pays, ce genre de classement aléatoire soit réalisé. L'association demande également que soit mis en place des listes d'attente dont notamment, une liste pour les projets particuliers. En effet, quelque soit le projet des familles (pour l'adoption d'un enfant "grand", d'un enfant avec des besoins spécifiques,...), ils ne sont nullement pris en compte avec ce système d'attribution de place.

Suite à cela, début juillet, le Conseil d'Administration de l'AFA décide de mettre en place des listes d'attente pour certains pays. Les pré-dossiers pour le Vietnam, à partir du 201ème, seront placés sur une liste d'attente. C'est déjà une bonne chose, bien qu'il soit regrettable que les projets particuliers soient sur la même liste, alors qu'ils mériteraient d'être sur une liste à part leur permettant d'être vus au cas par cas car un p'tit bout d'amour doit les attendre quelque part.

Et c'est comme cela, que début octobre 2007, je reçois un 2ème courrier de l'AFA indiquant la mise en place de la liste des demandes et le code d'accès permettant de suivre l'évolution de mon dossier sur la liste sur la "Base Perso" sur le site de l'AFA.

Vu ma place sur la liste, je ressens de l'espoir. Mon p'tit bout d'amour viendra peut être bien du Vietnam.

mercredi 20 février 2008

La recherche d'un pays

L'agrément en poche et après avoir fêté ce joli papier qui signifie tellement, il est l'autorisation pour continuer mon chemin vers mon p'tit d'amour, je me renseigne, m'informe, collecte un tas d'informations sur les différents pays ouverts à l'adoption pour les célibataires, les procédures, ...

Je vois comme de bonne augure le fait que, le 8 juin 2006, M. Douste Blazy, Ministre des Affaires Etrangères, ait signé le Protocole de Coopération Administrative, avec son homologue cambodgien. Même si je suis trop jeune pour débuter une procédure vers le Cambodge, cela sera peut être un signe pour le Vietnam. Le Vietnam est fermé aux adoptions en démarche individuelle depuis octobre 2005.

Je décide donc d'attendre un peu pour voir comment cela va avancer, tout en continuant à suivre les autres pays.

Juillet 2006 : aucune nouveauté (normal me dis-je se sont les vacances)
Août 2006 : rien ne bouge (tout le monde connaît le mois d'août en France...)
Septembre 2006 : toujours aucune information, rien de nouveau concernant une ouverture du Vietnam
Octobre 2006 : toujours et encore rien...
Novembre 2006 : ça y est je commence à m'impatienter. Cela fait 5 mois que j'ai l'agrément et je n'ai rien fait, je n'ai entamé aucune démarche.

Donc, novembre 2006, je décide de bouger, d'entamer des démarches vers un pays, je vais déposer un dossier en février 2007, mais qui n'aboutira pas...

La commission

Me voilà donc en route pour la commission.

Je viens de recevoir un courrier du Conseil Général indiquant que mon dossier sera soumis à la commission le 12 juin 2006 et que je dois leur préciser si je serai présente ou non ?!
Quoi ?!?! Je peux aller à la commission !
Que faut-il faire ? J'y vais ? j'y vais pas ? j'y vais quand même ? tout compte fait, c'est peut être mieux que je n'y aille pas ? Dans le doute, et surtout par curiosité, je téléphone au sécrétariat de l'Unité Adoption pour confirmer ma présence !

Le 12 juin matin, me voilà donc, dans les locaux du Conseil Général. Après être passée par l'accueil, une dame me fait patienter car un dossier est encore à l'étude. Mon dossier passe après.

Arrivée mon tour, j'entre dans une pièce pas très grande où se trouve 5 ou 6 personnes. Après m'être assise, la Présidente de la Commission me demande les raisons de ma présence. Je leur explique que voulant m'impliquer à fond dans mon projet, je suis venue car c'était permis, au cas certains membres avaient des questions, et aussi pour vivre entièrement mon projet. Bon, à première vue, les membres de la commission n'ont pas beaucoup de questions à me poser. Alors, un monsieur représentant une association des familles françaises me demande si j'ai une préférence sur le sexe de l'enfant.

Après environ 15 minutes, je suis ressortie. Avant ma sortie, il m'est indiqué que j'aurai une réponse par courrier sous une quinzaine de jours et que ce n'est pas la peine de téléphoner car aucune information ne sera transmise par ce biais. Je devine que c'est bon. J'apprendrai plus tard, que la possibilité d'assister à la réunion est offerte aux personnes qui souhaitent ajouter des précisions par rapport au contenu de leurs rapports, ...

Dix jours plus tard, au matin, sortant de la salle de bain, mon téléphone sonne. Après avoir décroché, la personne se présente, Mme T. de l'Unité Adoption du Conseil Général.
Quoi, Quoi ?! Pourquoi on m'appelle ?! Il y a un problème puisque je dois recevoir un courrier !! Les informations ne sont normalement pas transmises par téléphone !

Devant comprendre mon trouble au travers de ma voix, Mme T. me rassure et m'indique que l'agrément en vue de l'adoption d'un enfant m'est octroyé, que celui-ci est parti la veille par courrier mais avec un mauvais numéro d'agrément.

Le jour même, elle met donc au courrier mon agrément avec le bon numéro. Je ne dois pas tenir compte du 1er envoi.

Effectivement, je vais recevoir à quelques jours d'intervalle, les 2 enveloppes avec mon agrément correct dans le 2ème envoi.

J'AI L'AGREMENT EN VUE DE L'ADOPTION D'UN ENFANT à compter du 13 juin 2006. Il est valable 5 ans.

Voilà comment s'est passé la première étape pour moi, bien loin des copines qui sont sur le même parcours que moi ou qui l'ont déjà vécu, ne connaissant pas encore les fora d'adoption. J'étais encore bien loin de connaître les disparités de traitement entre les Départements, les difficultés des uns, les bonnes nouvelles des autres.

Le parcours pour l'agrément

Très rapidement, après l'envoi de mon courrier, je reçois une lette du Conseil Général, avec un dossier à remplir confirmant la demande d'agrément pour l'adoption.

Mais avant de leur retourner, je dois participer à la réunion collective d'information. Je m'y inscrit donc pour juin 2005.

Le jour de la réunion collective, je remets mon dossier de confirmation. Ca y est, c'est confirmé. Il ne me reste qu'à attendre les entretiens. Ce jour là, j'ai l'impression que ça va aller, sans embûche, même si cela risque d'être long avant de devenir maman.
Avec toute la naïveté d'une débutante, j'entre dans le parcours de l'adoption de manière très positive, bien loin de réaliser ce qui m'attendait réellement. Pourtant lors de la réunion, il a bien été dit que le plus difficile venait après l'agrément. Mais je sais au fond de moi que j'y arriverai, comme d'autres ont réussi à mener ce projet jusqu'au bout de la procédure. Je vais devenir maman par l'adoption.

En juillet 2005, je commence par un premier entretien avec la psychologue. J'arrive un peu angoissée. Je me retrouve face à une dame souriante, sourire qui met en confiance. Nous parlons de moi, de mon vécu, pourquoi l'adoption, la place du père absent, le référent masculin, l'éducation des enfants, le vécu de l'enfant, le ressenti de l'enfant, quelle place pour les parents biologiques, la préparation pour devenir mère d'un enfant de couleur, surtout par rapport au regard des autres. Bien oui, vu la situation de l'adoption nationale, j'ai pour projet, comme beaucoup, d'adopter un enfant venu de loin.
En sortant de son bureau, je me sens vivre concrétement ce projet. Je pense aux questions, à notre conversation, à mon futur enfant. J'ai l'impression d'avoir vécu ma première echographie. La différence est que je n'ai pas le résultat. Cela se passe-t-il bien ? y a-t-il un problème ? Mes réponses, ma réflexion sont-elles cohérentes ? Pas de réponse - que pour une échographie, si ça va, on le sait, si une anomalie est détectée, on le sait aussi. Moi, je ressors de l'entretien avec des questions supplémentaires qui viennent certainement alimenter ma réflexion sur mon projet, mais je vais m'en apercevoir bien plus tard.
Le deuxième entretien se déroule 1 mois plus tard. La psychologue vient à mon domicile. Mais je l'accueille dans des cartons. Oui, je prépare mon déménagement. Du petit F2 que j'ai transformé en grand studio, je pars vivre dans une maison. C'est quand même mieux pour élever un enfant, que nous ayons de la place et qu'il ait sa chambre, non ? Enfin, je vois cela comme ça. Malgré cela, je dis quand même ne rien préparer pour le moment, j'attends du concret, sauf un déménagement, sauf les jours de congé que je ne prends plus et que je stocke sur un compte épargne temps (on ne sait jamais, si je dois rester plusieurs semaines, voire plusieurs mois dans le pays de mon enfant, il faut prévoir), sauf les économies que je commence à faire pour le voyage.

Lors de cette deuxième rencontre, nous discutons du premier entretien. Je reviens sur des sujets que nous avions abordé et qui m'ont fait avancer dans la réflexion. Il me semble que celui-ci se déroule bien.

En octobre 2005, j'ai rendez-vous avec les assistantes sociales, qui sont en fait 2 éducateurs. Ce premier rendez-vous se passe dans leur bureau. Même chose que pour la psychologue, ils me posent des questions sur moi, mon enfance, mon vécu, les raisons de ma situation familiale, mon projet d'adoption. Le contact se passe bien, même si je me sens moins à l'aise au départ, peut être parce que ce sont des hommes et que franchement, c'est surprenant d'en arriver à expliquer pourquoi l'on est seule, comment on se projette maman, ... à 2 hommes !!!
Mais bon, ils sont professionnels. L'entretien s'est donc bien passé.

En novembre 2005, j'ai un deuxième entretien avec les éducateurs dans leur bureau. Cette rencontre est axée presque uniquement sur mon projet, sur l'adoption, sur le rôle de parent, sur l'éducation d'un enfant, sur les monoparentalité.

En décembre, j'ai un troisième et dernier entretien. Cette fois, celui-ci se déroule à mon domicile. Nous faisons le tour de la maison, et nous terminons sur mes conditions économiques.

Voilà, 21 décembre 2005, tous les entretiens sont passés. Je ne compte pas la visite chez le médecin généraliste et un psychiatre agréés par le Conseil Général pour ma santé physique et mentale.

Après plusieurs relances, je reçois une copie de mon rapport social fin mars 2006 !!!
Ben oui, il paraît que par manque de moyens humains, les tâches administratives ne sont pas prioritaires !! Mais je ne dois pas m'inquiéter, l'avis sera favorable, mais pas le temps d'écrire le rapport !!!!
Grrrr..., j'veux bien moi, mais ça décalle mon passage en commission. Arrrhhhh !

Le rapport est positif, je n'ai aucune observation à faire. J'en informe les Services du Conseil Général par courrier. En route pour la commission d'agrément...

Le déclic : Lancement de la procédure

En 2005, j'ai 34 ans, célibataire et l'envie de construire quelque chose, malgré le fait que je sois seule.

Cela fait longtemps que je pense à l'adoption, mais ne connaissant pas du tout la procédure, il me semble que les démarches sont difficiles et qu'il est quasiment impossible pour une célibataire d'adopter.

Un matin, en arrivant au travail, je croise dans le couloir près de la pointeuse, un collègue discutant d'une amie en procédure d'adoption.

Prenant la conversation au vol, il me propose de nous mettre en contact. Voilà comment j'ai rencontré B. qui venait d'avoir son agrément et qui allait entamer un procédure en individuelle.

Après la rencontre avec B, une mine d'informations en poche, c'est décidé. JE ME LANCE !

Voilà, comment en avril 2005, j'ai posté une lettre adressée au Président du Conseil Général pour faire une demande d'agrément pour l'adoption d'un enfant.